dimanche 21 septembre 2014

Billet de Regis Garrigue Médecin Urgentiste

Tout le monde connaît le vieil adage des « 3 minutes sans oxygènes pour le cerveau » qui serait la limite de séquelles neurologiques graves, ou de risque vital : alors qu'en est il après un mois d'expédition au dessus de 5 500 m ?
 
Plus on gagne de l'altitude et moins le cerveau fonctionne bien. Il est l'organe qui nécessite le plus d'oxygène après le cœur, et cette privation progressive ne va pas lui faire le plus grand bien. Pour 2% du poids du corps, sa consommation d'oxygène représenterait 20% de la consommation totale au repos !
 
Car c'est bien la rapidité d'ascension qui permettra dans un premier temps et jusqu'à une certaine altitude de s'adapter à cette situation de dette en oxygène.
Mais au delà d'une certaine altitude, certaines lésions peuvent apparaitre de façon aiguës et même chroniques.

 
En période aiguë, c'est le MAM (Mal Aiguë des Montagnes : nausées, céphalées…) qui provoque une fatigue anormale et un ralentissement psychomoteur altérant les actes de la vie de tous les jours.
 
Les gestes fins deviennent plus difficiles, l'attention est nettement diminuée, et le raisonnement s'en trouve perturbé.

L'évolution aiguë des troubles neurologiques est l'œdème cérébral de haute altitude (OCHA), dont le coma est rapidement fatal si la redescente d'altitude ne se fait pas immédiatement et le plus rapidement possible : soit physiquement en descendant le malade d'altitude (le plus vite possible !) soit avec un caisson de recompression simulant artificiellement une altitude plus basse.




Dr Regis Garrigue
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